samedi 18 octobre 2014

Lyon-Turin : communiqué du Parti de Gauche Rhône-Alpes

Alors que le gouvernement ne cesse de demander des sacrifices aux français-e-s pour satisfaire une austérité mortifère imposée par l'Union Européenne, Manuel VALLS vient de réaffirmer la volonté de l’État de faire aboutir le projet ferroviaire du Lyon-Turin.

Alors même que Michael Cramer, Président du Comité des transports du Parlement Européen vient de déclarer qu'« il est peu probable que l'UE sera capable de prendre en charge 40% du coût total du projet Lyon-Turin, comme espéré par les gouvernements de la France et de l'Italie », le premier ministre français persiste à vouloir engager la France dans des investissements hasardeux dont le budget abyssal de 26,1 milliards d'euros a doublé depuis sa première évaluation.

Jean-Jacques Queyranne, président de la Région Rhône-Alpes, pressé de préparer son avenir au sein du PS pour les prochaines élections régionales, emboîte le pas claudiquant du gouvernement en déclarant « ...je suis plus que jamais convaincu que ce projet est vital pour la France et l’Italie, mais aussi réalisable et réaliste ».

Pourtant de plus en plus d’élus locaux, nationaux et européens (dont des élus PS) sont convaincus de l’inutilité du projet, confirmée par des experts de poids (entre autres Yves Crozet professeur à l’université de Lyon, membre du laboratoire d’économie des transports).

  •     Trafic largement surévalué par la commission d'enquête.
  •     Conflits d'intérêts (de certains enquêteurs).
  •     Mouvements financiers douteux et juteux.
  •     Pilotage du projet Lyon-Turin qui « ne répond pas aux exigences de rigueur nécessaires dans la conduite d’un projet d’infrastructure de cette ampleur et de cette complexité. » (Cour des Comptes, référé du 1er août 2012).
  •     Impact écologique désastreux (1500 hectares de terre sacrifiés, gaspillage d'une quantité d'eau équivalente à la consommation d'un million d'habitants, …).
  •     Menaces sur la santé publique (émissions de particules fines, prolifération de poussières nocives, …).


Autant de signes qui prouvent que ce projet est un exemple de plus de Grand Projet Inutile Imposé (GPII).

Les nuisances que devront subir la Région Rhône-Alpes et la région italienne sont d'autant plus inutiles que la ligne existante vient d'être mise au gabarit européen et offre une capacité de trafic suffisante reconnue par RFF, pour opérer dès à présent le transfert des marchandises sur le rail. Cette capacité est d'ailleurs aujourd’hui largement sous utilisée, ce qui a d'ailleurs conduit les opposants du Lyon-Turin à déposer plainte pour mise en danger des populations à cause de la pollution inutile produite par le transport routier.

Alors que les cafouillages ruineux des gouvernements successifs sur l'écotaxe et l'absence d'un volet transport conséquent dans la Loi sur la transition énergétique discutée en ce moment au Parlement, montrent une absence totale de volonté politique pour désengorger nos routes, mettre les camions sur le rail et relocaliser la production, les décisions de Manuel Valls et François Hollande continuent de plomber la France.

Combattre contre ce GPII ce n'est pas défendre le transport routier contre le rail, c’est au contraire exiger de mettre immédiatement les camions sur les trains puisque la structure existante le permet.

Le Parti de Gauche Rhône-Alpes continue d'apporter sa contribution et son soutien aux opposants du projet Lyon-Turin, rappelle la nécessité d'une implication citoyenne dans des décisions aussi impactantes pour nos régions et réaffirme qu’il n’existe aucune transition énergétique digne de ce nom sans une bifurcation et une planification écologique.

Corinne Morel Darleux et Didier Thévenieau

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