jeudi 25 juin 2009

Marivaudages à l'Assemblée et double peine du capitalisme

Avez-vous déjà remarqué à quel point certaines retranscriptions des débats parlementaires ressemblaient à une pièce de Marivaux ?

(oui je sais, mais Guignol est beaucoup plus illustratif... vous savez à quoi il ressemble, Marivaux, vous ? )


(...)

Applaudissements sur plusieurs bancs des groupes GDR et SRC.

Exclamations sur les bancs du groupe UMP.

M. Jean-Claude Lenoir. Vous n’étiez pas là !

M. Bernard Deflesselles. Incroyable !

M. Alain Gest. Grotesque !

M. le président. Mes chers collègues, je vous en prie.

M. Jean Glavany. Et l’article 71, monsieur le président ?

(...)

En lisant ça, je ne peux pas m'empêcher d'imaginer la scène surélevée, ses lourds rideaux en velours rouge, ses acteurs outranciers, allant et venant à grandes enjambées, forçant la mimique pour les spectateurs les plus éloignés, ce charme désuet et légèrement pathétique... Pas vous ?

Par ailleurs, et plus sérieusement, ces extraits sont issus d'une question au gouvernement de Martine Billard sur la crise écologique et sociale en réaction au discours de Sarkozy au Congrès. Je vous invite à la lire sur son blog

La députée s'y inquiète :

"le Président a encore répété qu’il fallait produire plus pour consommer plus. Cette vieille recette productiviste me fait pousser un cri d’alarme, et je ne doute pas que M. le ministre de l’écologie l’entendra : pitié pour la planète ! Elle n’en peut plus ! À cet égard, le discours du Président de la République est parfaitement cohérent : exploitation des salariés, exploitation de la planète."

C'est la double peine du capitalisme, celle dont j'ai tant parlé pendant la campagne pour expliquer que l'écologie est avant tout une belle raison de plus pour mener le combat contre le capitalisme !

Mais ouf, heureusement, le Ministre Borloo est là pour répondre à ce cri d'alarme et nous expliquer (en levant un sourcil sans doute) :

"Les plus grands cabinets du monde, tels le Boston consulting group, nous classent, dans leurs comparaisons internationales, parmi les pays industriels les plus en pointe pour cette mutation [écologique]."

En effet, nous voilà rassurés.

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