mercredi 23 septembre 2009

marquer les esprits

Cette brève est issue d'un échange de mails ce jour. Merci à mes correspondants ;)

Un camarade du PG m'envoie un article du Monde, une interview de Lamila Kurai Wragg, coordinatrice de l'association féminine Pacific Wave, basée sur les îles Cook, où elle réside. Elle est venue au sommet climatique de New York, lundi 21 septembre, à l'invitation de l'ONG humanitaire Oxfam. Interviewée par Hervé Kempf, elle explique : "On commence à voir des réfugiés climatiques. Vous allez dans n'importe quelle île, on vous dira : "Ah ! la maison où vivait votre mère a disparu." A un endroit dans les Salomon, c'était une seule île, maintenant il y en a deux, parce que l'eau a envahi la vallée. Des gens vont devoir quitter leur terre et aller ailleurs, et on leur dira "Non, pas ici, c'est chez nous", et il y aura des batailles, des guerres civiles. C'est un grand problème de sécurité dans le Pacifique."

Cette information fait écho à une discussion qu'on a eue avec un ami cet été... Quels sont les 2-3 points clés en matière de conséquences de catastrophe écologique susceptibles de réellement marquer les esprits ?

Apis mellifera et le syndrôme d'effondrement des abeilles ? Il a fallu attribuer une citation à Einstein pour que les gens prennent l'alerte au sérieux ;)
La disparition du petit Tyran de Minas Gerais, du Gonolek de Bulo Burti, ou encore du Tohi d’Antioquia, malgré leurs jolis noms, ne semblent guère en mesure de faire frissonner nos concitoyens.
Malheureusement, la fonte des glaciers, l'épuisement des ressources hallieutiques et même les migrants climatiques des îles du Pacifique semblent pour beaucoup très lointains.
Et les belles images esthétisantes de Home permettent de maintenir à distance les problèmes de la planète sans se sentir trop bousculé. Sans même parler de politiser la question !

Avez-vous remarqué, en revanche, que dès qu'on commence à parler déplacement climatique des vignobles français, on suscite déjà plus d'intérêt ?
Idem quand on évoque les questions de santé publique liées à la pollution, ou la multiplication des risques d'Alzheimer chez les agriculteurs chimiques par exemple (selon une étude récente de l'Inserm).

Alors quoi ? Pour ce qui est de l'attente d'une catastrophe écologique, si on attend encore il sera malheureusement trop tard pour réagir. Jean Marc Jancovici parle des signaux faibles du réchauffement qu'il faut prendre en compte. Je suis d'accord. Il n'empêche que pour le grand public tout ça reste confus, abstrait, et c'est aussi ce qui fait le lit de l'écologie d'accompagnement et autres capitalisme vert...

Il faut trouver les arguments permettant à la fois de démontrer l'urgence et l'incompatibilité avec le système actuel. Car nous aurons besoin de l'implication populaire et citoyenne de tou-te-s !

Nous aurons fort probablement encore de nombreuses occasions de répéter la longue litanie des conséquences du productivisme, malheureusement. Sur quoi on met l'accent ?

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