Cette brève est issue d'un échange de mails ce jour. Merci à mes correspondants ;)
Un camarade du PG m'envoie un article du Monde, une interview de Lamila Kurai Wragg, coordinatrice de l'association féminine Pacific Wave, basée sur les îles Cook, où elle réside. Elle est venue au sommet climatique de New York, lundi 21 septembre, à l'invitation de l'ONG humanitaire Oxfam. Interviewée par Hervé Kempf, elle explique : "On commence à voir des réfugiés climatiques. Vous allez dans n'importe quelle île, on vous dira : "Ah ! la maison où vivait votre mère a disparu." A un endroit dans les Salomon, c'était une seule île, maintenant il y en a deux, parce que l'eau a envahi la vallée. Des gens vont devoir quitter leur terre et aller ailleurs, et on leur dira "Non, pas ici, c'est chez nous", et il y aura des batailles, des guerres civiles. C'est un grand problème de sécurité dans le Pacifique."
Cette information fait écho à une discussion qu'on a eue avec un ami cet été... Quels
sont les 2-3 points clés en matière de conséquences de catastrophe
écologique susceptibles de réellement marquer les esprits ?
Apis mellifera et le syndrôme d'effondrement des abeilles ? Il a fallu
attribuer une citation à Einstein pour que les gens prennent l'alerte au
sérieux ;)
La disparition du petit Tyran de Minas Gerais, du Gonolek de Bulo Burti,
ou encore du Tohi d’Antioquia, malgré leurs jolis noms, ne semblent
guère en mesure de faire frissonner nos concitoyens.
Malheureusement, la fonte des glaciers, l'épuisement des ressources
hallieutiques et même les migrants climatiques des îles du Pacifique
semblent pour beaucoup très lointains.
Et les belles images esthétisantes de Home permettent de maintenir à
distance les problèmes de la planète sans se sentir trop bousculé. Sans
même parler de politiser la question !
Avez-vous remarqué, en revanche, que dès qu'on commence à parler
déplacement climatique des vignobles français, on suscite déjà plus
d'intérêt ?
Idem quand on évoque les questions de santé publique liées à la
pollution, ou la multiplication des risques d'Alzheimer chez les
agriculteurs chimiques par exemple (selon une étude récente de l'Inserm).
Alors quoi ? Pour ce qui est de l'attente d'une catastrophe écologique, si on attend encore il sera
malheureusement trop tard pour réagir. Jean Marc
Jancovici parle des signaux faibles du réchauffement qu'il faut
prendre en compte. Je suis d'accord. Il n'empêche que pour le grand public tout ça reste confus, abstrait, et c'est aussi
ce qui fait le lit de l'écologie d'accompagnement et autres capitalisme
vert...
Il faut trouver les arguments
permettant à la fois de démontrer l'urgence et l'incompatibilité avec le
système actuel.
Car nous aurons besoin de l'implication populaire et citoyenne de tou-te-s !
Nous aurons fort probablement encore de nombreuses occasions de répéter
la longue litanie des conséquences du productivisme, malheureusement.
Sur quoi on met l'accent ?