mardi 10 décembre 2013

Tunnel, tendresse et Carpe that fucking Diem

CapraMrSmith.jpgIl y a des périodes comme ça, où on a du mal à reprendre son souffle... J'ai bouclé mes valises pour onze jours. De Douai à Paris, Lyon et Madrid. De ciné-débat autour du film de Gilles Perret sur le Conseil national de la résistance "Les jours heureux" au congrès du Parti de la gauche européenne, en passant par le comité des assises pour l'écosocialisme. De salles obscures illuminées d'espoir et de bien vivre à des débats internationalistes en Espagne sur la campagne des européennes à conduire pour dessiller. Le tout entre deux communiqués sur les combats écologiques qui restent à mener, les contacts à prendre pour poursuivre l'unité des forces de gauche critiques, la lutte contre l'austérité en paroles et en actes et la diffusion de notre contre-budget et de nos propositions en matière de fiscalité. Dans une période de confusion politique et de reflux militant, à savourer les gouttes de fraternité et de solidarité qui désespèrent parfois de se rencontrer. A se demander avec la chorale des Morts de la rue de Nantes comment vivre sans tendresse, à regretter la disparition des seigneurs et des princesses... A regarder des films de Capra et méditer sur l'innocent Mr Smith au Sénat quand il dit de ses grands yeux étonnés qu'il faut vivre chaque instant de sa vie comme si le tunnel venait juste de se terminer - avant de se retrouver assis sur ses valises à se demander si ça vaut le coup de continuer. A se faire voler son portable et savourer le plaisir de demander l'heure à un inconnu dans la rue, ricaner de mauvaise foi devant les aliénés rivés à leur écran dans le métro... Reprendre la lecture de "L'homme qui ne comptait pas ses jours" d'Alberto Cavanna. Et se souvenir que la vie est belle et se trouve parfois ailleurs, que d'un simple pas de côté on peut tomber nez à nez avec une gaieté insouciante qu'on croyait égarée et qu'à Rome les ruelles n'attendent que de vous retrouver. Déambuler, divaguer, le sourire aux lèvres et l'âme légère... Écouter Le départ de Maissiat en boucle jusqu'à s'évanouir. Rêver, vibrer. Et Carpe that fucking Diem.

Fichier audio intégré

He used to say to me, “Have you ever noticed how grateful you are to see daylight again after coming through a long dark tunnel ?”

Fichier vidéo intégré

Haut de page