jeudi 18 octobre 2012

Non, Monsieur Grosvalet. Les accapareurs, c'est pas les squatteurs ! (Coup de gueule - NDDL)

Colère froide en découvrant le communiqué de M. Grosvalet, président PS du Conseil général de Loire Atlantique, qui revendique les expulsions à Notre Dame des Landes comme un « retour à l'ordre républicain », traite les expulsés d' « accapareurs » (sic!) et ne trouve rien de mieux à faire que d'illustrer son billet avec une belle photo d'avion sur un tarmac.

Bon sang, était ce vraiment nécessaire ? Il aurait pu se contenter d'un communiqué neutre. Mais non, Monsieur le Président du Conseil Général se paye le luxe de la provocation gratuite et jette de l'huile sur le feu. Il est vrai qu'il a la force de son côté. Jusqu'à 1200 policiers, CRS, gardes mobiles et gendarmes depuis mardi, pour déloger 150 jeunes civils et désarmés de la « ZAD » (zone à défendre). Et il a le culot de dire que tout se fait sans violence ! Sans violence ? Quand des familles sont bombardées de gaz lacrymos et expulsées à la veille de la trêve hivernale ? Jugez par vous mêmes, prenez le temps de jeter un coup d’œil ici, au récit heure par heure de cette opération.

Comment est-on censé réagir à la provocation d'un élu de la République, qui se dit « socialiste », envers des familles qui se retrouvent à la rue ? On parle là de jeunes qui s'installent dans des logements vacants, bossent et emmènent leurs gamins à l'école du coin, soutenus par les agriculteurs locaux ! Quel mépris, quelle xénophobie sociale ! Oui, je dis bien xénophobie. C'est la bonne vieille technique d'accuser une poignée qui « s'accapareraient » quand d'autres doivent « se serrer la ceinture » ! De la part d'un gouvernement qui prône l'austérité ! C'est la nausée du « regardez il y a un peu moins pauvres que vous, allez vite leur prendre le peu qu'ils ont et que vous n'avez plus » ! Et surtout pendant ce temps là, oubliez qu'il y a les vrais riches qui se gavent eux sur votre dos à tous. Oubliez Vinci et consorts qui s'accaparent les terres des paysans à grands coups de millions. Mais surtout oubliez le « S » du PS. Pour moi c'est fini. Je pensais être blindée, je ne l'étais pas. Cette fois c'est fait.

Billet repris sur Reporterre

Voir aussi le billet de SuperNo sur le silence assourdissant des medias

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