rebond du 11 février, le communiqué précédent, posté le 9, cette fois agrémenté des conclusions finales (merci à céline meneses pour ses apports).
Sommet UE - Énergie : remettons les pendules à l'heure !
On connaissait Sarkozy en VRP du nucléaire, voici l'entrée en fanfare des gaz de schiste sur la scène européenne. Le Conseil européen du 4 février, consacré à l'énergie et à l'innovation, s'est ainsi transformé en showroom de ce qui se fait de pire en la matière !
La France et la République Tchèque ont réussi à introduire dans la déclaration finale le nucléaire comme source d'énergie faiblement carbonée... Passant sous silence une fois de plus la question des déchets et de l'extraction de l'uranium pour présenter cette filière comme une solution au dérèglement climatique. Pour le plus grand plaisir d'Areva.
La Pologne a quant à elle souligné les atouts des gaz de schiste qui concernent quatre pays en Europe : Pologne, Royaume Uni, Allemagne et France... Un paragraphe entier des conclusions invite ainsi à l'évaluation de leur extraction et utilisation. Une gifle inadmissible à la contestation citoyenne qui s'élève contre les pollutions de l'eau, de l'air et des sols que ces forages engendrent. NKM a du apprécier ce nouveau soutien, sans parler des sourires ravis des Total, GDF Suez et autres Toreador.
Alors que les Vingt-Sept sont en retard pour réduire de 20% leur consommation énergétique d’ici 2020, l'Union européenne persiste à foncer dans le mur. Pire, elle accélère. Certes le Conseil se prévaut des objectifs fixés par le GIEC (95% de réduction des émissions de CO2 d'ici à 2050), mais il ne cherche nulle part à s'en donner les moyens et ne fait que constater les retards de l'UE en la matière.Conformément au sacrosaint dogme néolibéral dont il est devenu l'effigie, le Conseil martèle, avec le grand marché intérieur, la concurrence libre et non faussée en matière d'énergie. Il encourage les investissements privés, le partenariat avec les pays producteurs et les "intervenants le long des couloirs stratégiques" (l'OTAN?). Sans parler des véhicules électriques, des "biocarburants durables" et des pressions autour des pipelines Nabucco et South Stream promises au sein du G20 !$
L'énergie marchandise comme les autres, des pipelines construits en dépit de toute considération écologique, des guerres du gaz en prévision, du nucléaire et de fausses solutions miacles (gaz de schiste, biocarburants, stockage)... Voilà le programme que nous propose le Conseil européen.
Remettons les pendules à l'heure, celle de la révolution énergétique ! Rappelons à nos chers dirigeants, n'en déplaise à leurs amis industriels du CAC 40, que la seule voie sérieuse et durable passera par une planification écologique centrée sur la sobriété énergétique, et que l'efficacité et les énergies renouvelables doivent être les seules priorités pour les consommations restantes.
Le Parti de Gauche se fera un plaisir de le leur rappeler, à chaque occasion.
