8h. Jour de tempête. Pas un temps à
sortir les pédalos. Après une courte nuit et un café
avalé en vitesse, je retourne à la Région. Le vent souffle sur la
presqu'île à Confluence. Dans la salle de notre groupe Front de
Gauche, Gilles Ravache est en train de finaliser son intervention. On
plaisante sur notre triple A à nous : Armand, Antoine et Auguste. Et
on finalise le vote du groupe.
10h. Retour en session pour le vote final sur le budget amendé. Le vote par division que nous avons demandé en début de session, ce qui ne s'était pas produit depuis 13 ans, nous a permis de nous exprimer finement sur ce budget, en ciblant les domaines sur lesquels nous avons un désaccord profond.
Ainsi, avec Élisa nous nous sommes abstenues sur deux chapitres essentiels à nos yeux : la formation professionnelle (avec l'ensemble du groupe) sur laquelle nous refusons le processus de marchandisation en cours, et l'action économique (avec Armand) qui sert encore trop souvent la soupe aux boites privées. Même si, la crise aidant, nos propositions sont de plus en plus souvent reprises et nos vigilances partagées.
Honnêtement, jamais nos propositions n'ont eu autant d'écho au sein de cette assemblée. J'avoue, j'ai même parfois été surprise. Attention, loin de moi l'idée que le PS deviendrait radical, je n'ai pas ces illusions. Mais la pression conjuguée de la crise, de la colère citoyenne et la pression politique que nous mettons à gauche semblent porter leurs fruits. Le vent tourne.
Nous votons pour le reste du budget. On a bien bossé au sein du groupe Front de Gauche. En bonne intelligence je dois dire. Et franchement on a mené la bataille comme des acharnés, porté le débat et obtenu des critères importants, qui étaient des engagements de campagne. Je dois dire que sur certains points, on n'y croyait pas, et certains de nos amendements avaient avant tout un objectif politique de porter le débat dans cette assemblée.
Mais au final, à force de ramer à contre courant, nous avons fait voter des choses qui auraient été impensables il y a un an. Le respect de la loi SRU, le fonds d'urgence pour la sauvegarde de l'emploi avec le déblocage immédiat d'une aide pour les salariés de Veninov, la mise en place de critères sur la politique patrimoine pour arrêter de subventionner des édifices religieux, la prise en charge du permis pour les jeunes en contrat Cared et aide pour les manuels scolaires en Terminale, notre vœu sur le versement transport et le soutien à Photowatt, pour le retrait de la circulaire Guéant et la fin du fichage...
Alors bien sûr, on a pas encore rompu avec le système, et le PS continue de se gargariser du triple A de la Région. Mais on s'échauffe. Nos idées progressent, le rapport de forces évolue, visiblement. Et les mesures que nous avons obtenues vont concrètement changer la vie des plus précaires en Rhône Alpes.
10h30. Bruno Gollnisch débarque après deux jours d'absence. Il n'a pas assisté à une seule minute de nos 28 heures de débats, mais c'est lui qui intervient pour le FN sur l'équilibre général et le vote final du budget 2012. Le culte du chef a de beaux jours devant lui au FN. Nous avons appris hier soir que deux de ses membres, exclus du FN pour cause de xénophobie trop voyante, siègent désormais en "non inscrits". Il faut les voir, à l'écart, faire leur première intervention en solitaires et taper sur le FN ! Surréaliste.
Enfin Gilles démarre pour le Front de Gauche sur la libération de Salah Hamouri et rappelle que nous avions demandé qu'il soit fait citoyen d'honneur de la Région (refusé). Je vous remets son intervention ici : [en attente de l'intervention de Gilles Ravache]
Armand, qui avait dès le début des discussions budgétaires annoncé son intention de s'abstenir, intervient ensuite pour expliquer son vote.
11h. Eric Piole d'Europe Écologie s'installe en tribune et fait une très belle intervention aux accents anticapitalistes affirmés. Et c'est vrai qu'on se retrouve de plus en plus sur de nombreux votes. Mais... Dommage qu'ils n'aient pas voté notre amendement sur l'arrêt des aides aux boites privées qui rémunèrent leurs actionnaires et qu'ils aient fait un "NPPV" (ne prend pas part au vote) sur Rhône Alpes Création et les 15 millions de la Région. Encore un petit effort, camarades... ;)
