mardi 9 février 2010

Le PG dans la Décroissance : bien, peut mieux faire ?

Le numéro de la Décroissance de février 2010 parle de mon bouquin... En termes plutôt positifs pour celui-ci, mais assez critiques sur le Parti de Gauche... Et son alliance avec le PC. Tour d'horizon.

Pour plus de clarté, mentionnons que Vincent Cheynet, du journal la Décroissance, a été adhérent du PG avant de le quitter, déçu (très) par l'alliance avec le PCF aux élections européennes. Nous en avons beaucoup discuté ensemble, amicalement et sereinement. On continue, et c'est très bien ainsi ;)

D'abord, je suis contente de voir que cela n'entame pas la possibilité de poursuivre le dialogue entre le PG et les objecteurs de croissance qui se réclament de la gauche. Pardon, la Gauche. Avec une majuscule comme dans le titre de cette brève ;) En témoigne cet article dans la Décroissance, justement, ou encore la présence récente du PG au colloque organisé par Paul Ariès sur le thème "Ralentir la ville" à Vaulx en Velin (lire par exemple ici la contribution de Gabriel Amard).

Ensuite, rappeler que la critique du productivisme est un élément fondateur du PG. Il suffit pour s'en convaincre de consulter les textes, communiqués et discours sur le site du Parti de gauche. Ou d'avoir écouté Jean Luc Mélenchon dimanche dernier au Grand Jury RTL - Le Monde parler avec conviction de sortie du nucléaire, de reconversion industrielle et d'écologie !

Dès le 5 décembre 2008, dans "La société que nous voulons", nous écrivions : "Nous savons qu’il est illusoire de demander au capitalisme d’être vertueux et de prendre en compte le Bien Public. Nous remettons en cause le productivisme tout en croyant au progrès humain et social. Nous affirmons l’urgence de changer rapidement les modes de consommation et de production forgés par le capitalisme."

Dire, surtout, que le rassemblement de l'autre gauche qui est lancé avec le PCF et d'autres organisations de la gauche de transformation, aussi compliqué et délicat soit-il, a au moins un mérite, celui de faire bouger pas mal de choses. Tout ne se fera pas du jour au lendemain, mais tout de même. Pour ne reprendre que les exemples les plus récents de textes qui engagent fortement le PG et ses partenaires :

Notre proposition de loi sur la planification écologique, déposée en décembre 2009 à l'assemblée nationale avec les députés PG mais aussi avec les députés communistes indique clairement : "Face à l'urgence écologique, due notamment au réchauffement climatique, il revient aux pays occidentaux, premiers responsables, de prendre les mesures nécessaires. La bataille contre l'effet de serre et la transition des politiques énergétiques qu'elle implique, ne peut se réduire à la somme des modifications de comportements individuels. Elle ne pourra être remportée sans assumer des ruptures avec le productivisme"

La déclaration unitaire FASE, GU, Alternatifs, NPA, PCF, PCOF, PG du 29 septembre 2009 précise : "La crise écologique s'accentue, alimentée par la logique productiviste du capitalisme : réchauffement climatique, épuisement des ressources naturelles et des terres cultivables, pollutions. Cette crise conduit à la mise en danger des moyens d'existence demillions d'être humains et menace gravement la biodiversité. Il y a urgence et les belles déclarations des gouvernants ne sont pas suivies d'actes conséquents. Nous voulons rompre avec cette logique toujours plus folle du capitalisme productiviste. Nous voulons une politique qui remette en cause la logique du profit pour satisfaire les besoins élémentaires et durables de la population. (...)Face à un capitalisme de plus en plus brutal et sauvage et à un gouvernement bien décidé à accélérer le rythme de ses attaques, rien nedoit détourner de la nécessaire construction d'une alternative à logique dusystème capitaliste et productiviste. Sur cette base, il faut œuvrer à gagner la majorité des travailleurs et des citoyens aux perspectives ouvertes par une gauche de combat. Voilà nos priorités."


Alors voilà, si le discours anti productiviste est acquis au PG, on ne peut nier qu'il fait également son chemin au PCF. MG Buffet, au meeting de lancement des listes "Ensemble pour des régions à gauche" a parlé de vote écolo-social, démarrant son discours sur la lutte contre la pub et les médias ! Et la partie unitaire du PCF des Pays de la Loire a pris position contre l'aéroport de Notre Dame des Landes et pour la sortie progressive du nucléaire avec nous dans la liste "Tous ensemble, la gauche vraiment !".

On avance ! Et on le fait ensemble... Pour ne pas être les seuls à avoir raison et élargir le mouvement. Seuls, on ne changera rien et on se contentera de candidatures de témoignage. Rassemblés, on peut enfin changer les choses. Et c'est quand même bien ça notre objectif, non ? Purée, venez plutôt nous aider ;)

Enfin, resterait donc à faire la preuve que ce travail sur l'écologie sociale et radicale au PG trouve bel et bien sa traduction dans les faits ? Ben quand même, on a sérieusement commencé à en faire la démonstration sur le terrain des combats écologiques ! Semaine de résistance contre l'aéroport de Notre Dame des landes, combat commun contre l'EPR à Penly, mobilisation Fermons Fessenheim, UCJS et sommet de Copenhague... Entre autres ! Car un peu partout, les miltant-e-s du PG s'engagent, militent, s'activent. Contre un terminal charbonnier, contre un circuit de 4x4, contre un nouveau tronçon d'autoroute, une ligne grande vitesse ou encore un champ d'OGM...

Nos camarades de la gauche Ecologiste, répondant à l'appel de Paul Ariès et de Martine Billard, ont d'ailleurs voulu y voir un signe d'espoir à gauche pour l'écologie sociale et l'objection de croissance, et nous ont rejoint au PG en décembre dernier (lire ici l'annonce de la démission de Martine Billard des Verts).

Alors, certes, il y a certainement encore du chemin à faire. Des révolutions culturelles à réaliser, des combats à remporter. Mais non, je ne crois pas que mon travail risque "d'alimenter la machine productiviste". Je crois que toutes les voix qui s'élèvent sont utiles.

Et je reste sincèrement convaincu que le PG est aujourd'hui l'outil le plus efficace pour faire en sorte que cette société post productiviste que nous voulons voit effectivement le jour.

... Et pas que dans nos livres ! En vrai. Vite.

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