lundi 9 avril 2012

La planification écologique, "une idée rétro futuriste" ?

Pendant que D Cohn Bendit éructe sa rage libérale contre JL Mélenchon, que le Monde prend les "oui" pour des "non" et vice versa, faisant passer dans sa dernière infographie Jean Luc Mélenchon et Eva Joly pour de dangereux pro-OGM et farouches défenseurs des pesticides (rectificatif dans l'édition de ce lundi après midi), le Front de Gauche continue à travailler, inlassablement.

Personnellement, ça fait un bail que j'ai arrêté de regarder les sondages ou de lire les éditos des journaux. Je me concentre sur la campagne, à convaincre et à bosser, à être présente sur le terrain, à aller à la rencontre des citoyen-n-es, à répondre aux multiples courriels de questions et de sollicitations, de demande de précisions... Comme je le peux face à la tornade.

Et je ne suis pas la seule.

Côté journalistes, Jade Lindgaard de Mediapart a fait un boulot remarquable sur la planification écologique dans son papier "La planification écologique, enquête sur une idée rétro futuriste". Intéressant parce que non dogmatique, non partisan, critique et fouillé.

Et comme elle l'écrit, "(...) les dirigeants d’Europe-Ecologie-Les Verts qui accusent Mélenchon d’imposture font fausse route. Il ne s’agit pas tant d’une manipulation politicienne que d’une opportune mue dogmatique." D'ailleurs, comme elle le souligne à propos de notre proposition de loi sur la planification écologique, déposé il y a plus de deux ans : "Parmi les députés soutenant la loi, on découvre avec surprise, deux ans et demi plus tard, une bonne partie de l’état major présidentiel de… François Hollande : Jean-Marc Ayrault, Michel Sapin, Bernard Cazeneuve, Delphine Batho, Laurent Fabius, Aurélie Filippetti, Elisabeth Guigou, et aussi Arnaud Montebourg. Ainsi que l’actuel premier président de la Cour des comptes, Didier Migaud. Sans oublier les députés verts Yves Cochet, Noël Mamère et François de Rugy. Une véritable petite union de la gauche."

Ce texte de loi qui est selon la journaliste bien loin d'un revival du Gosplan, mais au contraire "un mélange détonant d’utopisme révolutionnaire et de technicité administrative. « Le Plan écologique donnera la possibilité d’organiser la bifurcation vers un autre mode de développement, en interrogeant nos besoins et en réorientant production, échange et consommation en vertu de leur utilité sociale et écologique », peut-on y lire. Il y est question de grands principes généreux : biens communs, « débats publics sur le progrès humain », « bataille culturelle contre le modèle de consommation prédatrice ». Mais aussi de décentralisation, d’articulation avec les politiques européennes et les actions locales, et de démocratie participative à travers des « conférences de participation populaire »."

... Et de conclure, comme en écho à mon billet de retour de Corrèze : "La planification écologique du Front de gauche semble ainsi plutôt jouer un rôle de communication pacificatrice entre des salariés de l’industrie conscients d’être vus comme d’indécrottables pollueurs, et le souci grandissant pour la nature de la société dans laquelle ils vivent. Une formule attrape-tout qui commence à façonner un compromis inédit entre bleus de travail et souci de la planète. C’est peu par rapport à la révolution annoncée par le tribun Mélenchon. Mais cela pourrait marquer un véritable changement dans la culture syndicale."

Ce qui serait déjà pas si mal, non ? ;)

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