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lundi 10 décembre 2012
Nouvel échec du Sommet climat de Doha : maintenant c'est à nous d'agir, vite ! (Communiqué PG)
COMMUNIQUE DU PARTI DE
GAUCHE
Nouvel échec du Sommet climat
de Doha : maintenant c'est à nous d'agir, vite !
La conférence sur le climat qui
vient de s'achever à Doha démontre une fois de plus l'aptitude
des nations les plus pollueuses à forcer le consensus mou et
leur refus de solidarité avec les pays en développement. Si le
gros des négociations reste à venir en 2015, il est inquiétant
de voir une fois de plus balbutier les processus
multilatéraux. Le Parti de Gauche affirme que des
enseignements doivent en être tirés d'urgence quant à l'action
des États et de la société civile.
Le CNRS tire la sonnette d'alarme :
le taux actuel de disparition des espèces est le plus élevé
jamais enregistré. Un récent rapport de l'Institut de recherche
sur les impacts du climat de Potsdam réévalue l'augmentation
moyenne des températures mondiales à 4°C (contre 2°C
initialement) avec une élévation du niveau des mers 60% plus
rapide que ne l'avait projeté en 2007 le GIEC. Et malgré ces
signes très inquiétants, les principaux pays industrialisés ont
encore refusé de prendre leurs responsabilités à Doha : il n'y
aura cette fois encore pas de large accord contraignant.
Les PMA ("pays les moins avancés"),
qui sont pourtant les premières victimes du dérèglement
climatique, ont dénoncé des pressions pour boucler les
négociations dans les temps. Le représentant de l'AOSIS
(Alliance des petits états insulaires), des Philippines, a
rappelé à cette occasion que le réchauffement climatique avait
des répercussions immédiates chiffrées en nombres de victimes.
Las, il faudra attendre 2015 pour qu'un véritable fonds de
soutien soit acté, "quand les circonstances financières le
permettront", au plus grand mépris du principe de responsabilité
commune mais différenciée.
L'engagement finalement arraché in
extremis, qui signe l'acte II des accords de Kyoto, engage
l'Union européenne, l'Australie et une dizaine d'autres pays
industrialisés à "réexaminer" leurs objectifs de réduction
d'émissions. Mais ces pays ne représentent que 15% des émissions
mondiales de GES ! Il faudra encore attendre 2015 pour que les
deux États les plus pollueurs du monde, États-Unis et Chine,
mais aussi la Russie qui a refusé de prendre part à cet accord,
s'engagent peut-être enfin ! De plus rien n'est prévu dans cet
accord en ce qui concerne les 13 milliards de quotas accordés en
tonnes équivalents CO2, effet d'aubaine hérité de Kyoto 1 que
les pays développés veulent pouvoir continuer à utiliser avec
Kyoto 2. Ni plus ni moins que de véritables droits à polluer qui
alimentent la bulle spéculative du carbone.
Il est urgent - mais de plus en plus illusoire hélas - que l'oligarchie
internationale prennent enfin conscience de l'enjeu de la crise
écologique. L'humanité ne peut se contenter de demi-mesures et de
déclarations de bonnes intentions. Nous n'avons qu'un écosystème !
Refuser d'agir et d'engager la bifurcation écosocialiste est un
véritable suicide civilisationnel dans lequel nous entrainent les
"élites" aveuglées par les intérêts économiques nationaux et leur
vision à court-terme.
Il est donc temps que des actions énergiques soient prises aux
niveaux nationaux, avec le soutien de la société civile,
associations, ONG et citoyen-ne-s qui ont eux très bien compris
les enjeux écologiques. C'est ce que propose le Parti de Gauche
avec le Front de Gauche dans le cadre de la planification
écologique, avec l'inscription de la Règle verte dans la
Constitution, seule à même de réduire la dette climatique et
l'empreinte écologique de nos politiques.