vendredi 16 août 2013

Yasuni ITT c'est fini

ecuador_1.JPGYasuni ITT c'est fini. Sonnée par la nouvelle. Rude réveil et coup dur pour le climat.

Depuis ce matin je revois défiler derrière mes yeux fermés les images du parc Yasuni, le bracelet de vœu Juntos por el Yasuni au poignet de mon fils, je me souviens de mon premier billet en avril 2010, de ma fierté d'élue d'avoir remporté cette victoire à la Région, j'enrage de l'aveuglement de la communauté internationale et de l'inaction des gouvernements français successifs en soutien à cette initiative, je ne décolère pas du déni civilisationnel répété encore et encore qui nous mène tout droit vers un scénario à la Mad Max, je me souviens avec amertume des dénigrements de l'initiative auxquels nous avons du faire face et j'anticipe avec colère les petits sourires de contentement satisfaits de ceux qui en prédisaient l'échec et n'ont rien fait, enfin je m'inquiète de la disparition de ce point d'appui pour la suite du combat que nous menons ici contre les gaz de schiste.

Citoyens du 21e siècle, la lutte contre l'extractivisme sera décidément la nôtre.

Voici le communiqué du PG concernant cette lutte qui fut emblématique pour notre parti pendant près de quatre ans.

Le Parti de Gauche prend acte avec tristesse et amertume de la décision du gouvernement équatorien de renoncer à l'initiative Yasuni ITT, faute d'engagements suffisants de la communauté internationale. Seulement 3% de la somme nécessaire, correspondant à la moitié du manque à gagner pour l'Equateur a été collectée en six ans. Cette initiative consistait en effet à ne pas exploiter les immenses réserves de pétrole de cette zone de la forêt amazonienne, en contrepartie d'un soutien assumé de la communauté internationale se traduisant par des engagements financiers envers l’Équateur.

Yasuni ITT était une initiative propre à marquer l'Histoire de l'écosocialisme . La reprise de l'exploitation pétrolière dans cet espace de biodiversité remarquable est une responsabilité, à l'image de la dette écologique, qui devra être portée auprès des populations actuelles et des générations à venir. Acteurs inlassables de la défense de cette initiative concrète et novatrice, pour l'avoir portée pendant quatre ans en France dans les collectivités où nous sommes élus et auprès des citoyens dans de nombreux débats publics, nous regrettons profondément l'aveuglement et le manque de mobilisation des gouvernements français successifs et de la communauté internationale face à la catastrophe annoncée du dérèglement climatique.

Les dirigeants des pays qui ont refusé la main tendue par l’Equateur pour commencer un cycle de responsabilité écologique mondiale sur un projet concret pensent sans doute avoir réussi à humilier un petit pays et les forces qui soutiennent la révolution citoyenne et le « bien vivre ». C’est dire leur étroitesse de vue. Ils n’ont fait que rappeler combien la lutte écologique exige de nous d’être capables de construire des rapports de force mondiaux.

La lutte contre les dangers de l'extractivisme continue, ici comme ailleurs, pour que fleurissent mille Yasunis.

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