Yasuni ITT c'est fini. Sonnée par la
nouvelle. Rude réveil et coup dur pour le climat.
Depuis ce matin je revois défiler
derrière mes yeux fermés les images du parc Yasuni, le bracelet de vœu Juntos por el Yasuni au poignet de mon fils, je me souviens de mon premier billet en avril 2010, de ma fierté d'élue
d'avoir remporté cette victoire à la Région, j'enrage de
l'aveuglement de la communauté internationale et de l'inaction des gouvernements français successifs en soutien à cette initiative, je ne décolère pas
du déni civilisationnel répété encore et encore qui nous mène tout droit vers un scénario
à la Mad Max, je me souviens avec amertume des dénigrements de l'initiative auxquels nous avons du faire face et j'anticipe avec colère les petits sourires de contentement satisfaits de ceux qui en prédisaient l'échec et n'ont rien fait, enfin je m'inquiète de la disparition de ce point
d'appui pour la suite du combat que nous menons ici contre les gaz de
schiste.
Citoyens du 21e siècle, la lutte
contre l'extractivisme sera décidément la nôtre.
Voici le communiqué du PG concernant cette lutte qui fut emblématique pour notre
parti pendant près de quatre ans.
Le Parti de Gauche prend acte avec
tristesse et amertume de la décision du gouvernement équatorien de
renoncer à l'initiative Yasuni ITT, faute d'engagements suffisants
de la communauté internationale. Seulement 3% de la somme
nécessaire, correspondant à la moitié du manque à gagner pour
l'Equateur a été collectée en six ans. Cette initiative consistait en effet à
ne pas exploiter les immenses réserves de pétrole de cette zone de
la forêt amazonienne, en contrepartie d'un soutien assumé de la
communauté internationale se traduisant par des engagements
financiers envers l’Équateur.
Yasuni ITT était une initiative propre
à marquer l'Histoire de l'écosocialisme . La reprise de
l'exploitation pétrolière dans cet espace de biodiversité
remarquable est une responsabilité, à l'image de la dette
écologique, qui devra être portée auprès des populations
actuelles et des générations à venir. Acteurs inlassables de la
défense de cette initiative concrète et novatrice, pour l'avoir
portée pendant quatre ans en France dans les collectivités où nous
sommes élus et auprès des citoyens dans de nombreux débats
publics, nous regrettons profondément l'aveuglement et le manque de
mobilisation des gouvernements français successifs et de la
communauté internationale face à la catastrophe annoncée du
dérèglement climatique.
Les dirigeants des pays qui ont refusé
la main tendue par l’Equateur pour commencer un cycle de
responsabilité écologique mondiale sur un projet concret pensent
sans doute avoir réussi à humilier un petit pays et les forces qui
soutiennent la révolution citoyenne et le « bien vivre ». C’est
dire leur étroitesse de vue. Ils n’ont fait que rappeler combien
la lutte écologique exige de nous d’être capables de construire
des rapports de force mondiaux.
La lutte contre les dangers de
l'extractivisme continue, ici comme ailleurs, pour que fleurissent
mille Yasunis.