Je pars au Japon la semaine prochaine. J'y effectuerai notamment une
série de rencontres politiques autour de l'écosocialisme.
Comme vous le savez, le Manifeste pour l'écosocialisme a été traduit en Japonais et remis au Parti communiste japonais
(PCJ) l'an dernier par notre responsable Asie du PG, François
Delbrayelle. Ce voyage est une occasion précieuse de contribuer à le faire connaitre en Asie, d'explorer nos combats communs à l'ère des "Abenomics", ces mesures libérales du gouvernement japonais, de suivre les prochaines élections à Tokyo et de me rendre sur place pour pouvoir témoigner de la situation à Fukushima.
De nombreux contacts sont encore en cours, mais voici déjà ce qui
est calé concernant mon agenda politique là bas.
Le 7 février, je me joindrai à la manifestation
anti-nucléaire devant l'Assemblée Nationale à Tokyo. Cette
marche citoyenne a lieu chaque semaine. Elle a été instituée après
la catastrophe de Fukushima. Elle part de la résidence du premier
ministre - le Kanteimae et se rend devant la Diete.
Le 8 février, je donnerai une conférence sur
l'écosocialisme à la Meiji-Gakuin University, organisée à l'initiative du PRIME
(International Peace Research Institute) et des Amis du Monde
Diplomatique Japon, avec Makoto KATSUMATA. Des
exemplaires du Manifeste traduit en Japonais seront disponibles
sur place, une invitation va être lancée dans les réseaux à Tokyo.
Le 8 février après-midi je suis invitée à participer à un
colloque sur les victimes de Fukushima avec des résidents de la
zone sinistrée et des ONG actives sur place, au Campus de
Shirokane à Tokyo.
Le 9 février, je participerai à la soirée électorale à Tokyo.
Le PCJ soutient un candidat au gouvernorat, Kenji Utsunomiya,
qui s'est clairement positionné contre le redémarrage des
réacteurs japonais. Avec la perspective des JO, cette élection
prend une tournure éminemment stratégique et tourne beaucoup
autour du nouveau clivage politique apparu sur la question
nucléaire.
Je rencontrerai également à Tokyo des élus et personnalités politiques sur des combats communs : la hausse de la taxe sur les consommations, équivalent de notre TVA, qui doit intervenir au mois d'avril au Japon, le traité trans-pacifique
en lien avec les négociations ouvertes ici par l'Union Européenne avec les États Unis pour le "Grand Marché Transatlanique" (GMT).
Enfin, je me rendrai le 12 février dans la zone contaminée de la préfecture de
Fukushima avec un couple d'anciens habitants qui ont fui la
zone. Pour mémoire, la commémoration des trois ans de
la catastrophe aura lieu le 11 mars, peu après mon retour.
Nous nous rendrons à Watari, un quartier à fort taux de
radioactivité de la ville de Fukushima, puis à la Mairie du
village de Iitate et au centre de décontamination. Nous passerons
également par Ukedo, un quartier de la ville de Namie qui est
située à 6 kilomètres de la centrale nucléaire de Fukushima
Daiichi, via la ville de Minamisôma. Le
maire de cette ville avait lancé un appel désespéré en vidéo 15
jours après la catastrophe.
Depuis ce point on peut voir la tour de la centrale. Pour celles et ceux qui souhaiteraient un aperçu d'ambiance dans
cette zone, grand angle et témoignages. Nous devrions également passer par un lieu d'élevage de boeufs et
un lieu de production d'énergie renouvelable, le onsen de
Tsuchiyu avec son système de "production électrique binaire" et la
centrale à énergie solaire de Reizan.
Enfin, pour le sourire, voici l'annonce en
japonais de la conférence que je donnerai à Tokyo le 8 février sur
notre Manifeste écosocialiste. La traduction Google (ici) est un monument de poésie, puisqu'on y
apprend que la thèse 2, pourtant admirablement traduite
initialement par notre camarade François Delbrayelle devient, je
cite : "Escape from
confiture direct idéologique». Alors... Sortons de la marmelade idéologique avec l'écosocialisme !
A très vite pour des nouvelles de là-bas.