jeudi 12 août 2010

Etalement urbain (non en fait rien à voir mais tant pis)

Un clin d'œil, mais rapide, j'ai (très) mal aux doigts. Partie aux patates ce matin, mais sans gants. Terre toute sèche et bigrement dure = doigts en miettes. Aïe. Mais tout ça en bio, rassurez-vous, tout va bien.

Résultat, trois doigts inutilisables à la main droite, un à la main gauche. C'est pas grave, c'est pas comme si j'étais droitière. Et puis je n'ai pas trois milliards de mails qui attendent une réponse, ni dix textes à écrire pour la semaine prochaine. re-Aïe.

Et une info pour Steve, le IPhone, quoique tactile, ne reconnait pas les ampoules. Une honte. Et je ne vous raconte pas l'aventure pour rouler une clope ;(

Ah tiens, et le trackpad ne reconnait pas le pansement, lui. F***.

... Je vous ai déjà parlé de la self irony des néoruraux du Retour à la Terre de Larcenet ?

Et de l'Autobiography of me too de Bouzard ? Ben c'est le moment ;)

Et non, en effet, il n'y a aucune morale politique dans cette affaire, désolée.

(Remarquez si, je pourrais vous parler de l'étalement urbain. ... Mais je fais un copier-coller d'une fiche que j'ai faite pour le PG, alors, sinon c'est trop long à taper ;)

L’étalement urbain, c'est quand l' "espace construit augmente plus vite que sa population". En France, en 25 ans, la surface dévolue aux villes a augmenté de 75% alors que la croissance de la population urbaine n’était que de 25%. CQFD.

C’est un phénomène mondial. Un exemple : Los Angeles qui n’accueille "que" 15 millions d’habitants sur 12.000 km2 soit une densité de 1250 habitant /km2 contre 24800 hab/km2 pour Paris intra muros.

Les raisons ? Urbanisme anarchique dicté par les promoteurs, choix du "tout automobile", pression foncière qui chasse les plus pauvres des centre-villes, néoruraux (Larcenet, Bouzard, j'ai trouvé le lien !!) et promotion du modèle de la maison individuelle encouragé par la fiscalité et le modèle petit bourgeois sarkozyste d'une « France de tous propriétaires ».

Signe des temps, la loi Grenelle 2 du 12 juillet 2010 entend favoriser un urbanisme économe en ressources foncières et énergétiques et prévoit des "objectifs chiffrés de consommation économe de l'espace et de lutte contre l'étalement urbain". La loi de modernisation de l'agriculture du 27 juillet 2010 quant à elle vise à mettre en place des outils destinés à préserver les terres agricoles des excès de l'urbanisation.

Sauf que le gouvernement fait pile l'inverse de ce qu'il faudrait pour lutter contre l'étalement urbain : fermeture d'écoles et de services publics en zone rurale, assouplissement des conditions d'installation de grandes surfaces en périphérie des villes (la fameuse LME, loi de modernisation économique), projet de réforme territoriale et concurrence entre les territoires, politique d'aménagement du territoire favorisant les mégapoles au détriment de villes de taille moyenne...

Conséquences : la voiture, indispensable pour aller travailler ou faire ses courses, représente 84% des déplacements, et les trajets quotidiens des français sont de plus en plus longs.Selon une étude de l'économiste Jean-Marie Beauvais en 2008, 51% des clients d'hypermarchés situés en zone dense prennent leur voiture, et parcourent en moyenne 8,7 km. Les petits commerces disparaissent au profit des hypermarchés et des zones commerciales. Le coût est considérable, pour la collectivité, en réseaux routiers et autres réseaux (eau, électricité, etc.). La segmentation sociale est accrue : budget essence, difficultés d’intégration, manque de services publics de proximité. Les constructions en dehors des centres villes se font trop souvent sans projet urbain, gaspillant de l’énergie, mitant le paysage, et faisant exploser les coûts de transport.

Enfin, la ville et les sols artificialisés, généralement pour des activités économiques, des infrastructures de transport (les fameuses gares patates TGV) ou des lotissements, grignotent la campagne. Une récente étude du ministère de l'Agriculture évalue la régression des espaces agricoles et naturels à 236 hectares par jour, soit l'équivalent de la superficie d'un département tous les sept ans. Une paille...

Face à ça, voilà ce qu'on pourrait faire nous, si on était au gouvernement par exemple.

Abroger la loi dite « de modernisation économique » et les différentes mesures visant à faciliter l'installation de grandes surfaces commerciales en périphérie des centres urbains.

Diminuer la pression foncière et favoriser l'accès au logement en ville, lutter contre les logements vides (136.000 à Paris source DAL), taxer les logements vides au delà d’un certain temps (ex. à Strasbourg au bout de 3 ans)

Développer le logement collectif et l'habitat alternatif, attractif et de qualité en ville.

Relocaliser. Rapprocher les lieux de vie, de travail, de loisirs. Penser le projet urbain sous l'angle paysager, économique, écologique et social : chaque nouveau projet doit être articulé avec les services publics, les transports collectifs et les commerces de proximité.

Favoriser une politique d'aménagement du territoire privilégiant les villes et non les mégapoles. Abandon de l'actuel projet de réforme des collectivités territoriales.

Maitrise publique du foncier : ceintures vertes autour des villes et moratoire sur les projets d'extension des zones commerciales.

Plus et mieux utiliser les dispositions réglementaires et outils fonciers existants (SCOT, PLU, classement en ZPPAUPet ZAP, DTA, PAEN, SAFER...) notamment dans les zones à forte pression démographique. En renforcer l'aspect prescriptif et en faciliter l’usage. Organiser une meilleure articulation des différentes politiques publiques dans les documents d'urbanisme (logement, foncier agricole, transports, énergie, biodiversité...).

Rendre obligatoire les études d'impact pouvant amener à l'interdiction d'ouvrir de nouvelles zones importantes à l'urbanisation sans programmation de transports en commun et services publics de proximité adaptés ni évaluation de la perte induite en espaces agricoles et naturels.

Par exemple...

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