mardi 1 septembre 2009

du nucléaire, de la taxe carbone, et de la souveraineté populaire en italie...

Étrange. Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais dans l'avalanche de commentaires que suscite le projet de taxe carbone, un grand absent : le nucléaire.

Du communiqué de France Nature Environnement à la double page du jour dans Libération, le mot n'apparait pas. Et pourtant, tous regrettent en chœur que l'électricité ne soit pas concernée par cette taxe carbone (ce qui la distingue au demeurant d'une contribution climat énergie). A l'heure où Areva se rebaptise "spécialiste des énergies décarbonées", appelons un chat un chat.

Ce qui gêne, c'est évidemment qu'on ne prenne pas en compte l'électricité d'origine nucléaire, soit les 3/4 de l'énergie électrique en France. Parce que sinon quoi ? Qui songerait un seul instant à taxer l'électricité d'origine hydro-électrique ou photovoltaïque ? C'est bien du nucléaire dont il s'agit. Disons-le !

Ça me rappelle l'épisode de l'amendement Ollier, pendant l'examen du Grenelle 1, qui a permis de faire une fleur au chauffage électrique, alors qu'on sait combien son rendement énergétique est mauvais et son coût pour les ménages élevé. Finalement, le gouvernement gagne à tous les coups : d'un côté comme de l'autre, au lieu d'inciter à la réduction de la consommation énergétique, il refourgue du nucléaire.

Sauf que le nucléaire est une source de production continue qu'on ne peut pas moduler avec un bouton face à une vague de chaleur ou de froid. Et que quand, comme le 2 juillet dernier, tout le monde pousse sa clim à fond, eh bien on se retrouve à importer l'équivalent de la puissance de 5 centrales... Et là, généralement, ce n'est plus du nucléaire, mais du fossile, donc des émissions de gaz à effet de serre...

Bref, quelque soit le sens dans lequel on retourne le problème, on y revient toujours : so-brié-té !
Et si on planifiait une vaste politique de rénovation et d'isolation des logements plutôt que de les équiper en radiants ?

Au fait, Areva vient de passer une nouvelle provision de 550 000 000 euros pour couvrir les surcouts de construction de l'EPR en Finlande.

Re-au fait, en février, l'Italie signe un accord politique de coopération nucléaire avec le gouvernement français. Comme la vie est bien faite, en juillet, une loi - qui décidément tombe à pic - passe au Senat italien. Cette loi permet de revenir sur le résultat du référendum populaire de 1987, référendum par lequel le peuple Italien avait choisi de renoncer au nucléaire. Ça ne vous rappelle rien ?...

(je ne résiste pas à cette photo : la centrale de cruas, agrémentée d'une jolie éolienne et de sa non moins aimable fresque "l'enfant à la plage jouant avec une conque". sans commentaires...)

Haut de page