Fin août, juste avant le démarrage du remue méninges du PG à
Grenoble, nous avons officiellement lancé l'association des élus du PG
et apparentés "La gauche par l'exemple". Un de nos débats portait sur
la question de la gratuité des services publics, j'étais chargée de
l'animer. Nous avons finalement adopté une résolution intitulée
"Construire la gratuité". C'est un pas important.
De fait, les notions de gratuité et de valeur d'usage, que
portent avec succès les objecteurs de croissance, sont des thèmes de
plus en plus présents au sein du PG. Logique, car elles vont
de pair avec notre objectif de répartition des richesses et de justice
sociale. Mais il faut aussi savoir reconnaitre que la gratuité pose de
vraies questions en matière d'égalité, tant qu'on n'aura pas réformé en
profondeur l'impôt et remis en place une progressivité drastique
permettant justement de financer cette gratuité de manière juste et
équitable. Car du coup, et c'est un argument qu'on entend souvent, la
gratuité pour tous bénéficie autant aux riches qu'aux pauvres. Alors
tant que les riches ne contribueront pas plus...
Bref, ces débats sont vraiment passionnants, au croisement entre
projet de dépassement du capitalisme et alternatives concrètes
immédiates. Pour y contribuer, nous avons rédigé cette tribune avec Gabriel Amard pour l'hebdo du PG, A Gauche.
De la gratuité en politique
(également à lire ci-dessous)
Et nous organisons à la communauté d'agglo des Lacs de l'Essonne un colloque sur la gratuité avec le Sarkophage de Paul Ariès le samedi 27 novembre prochain avec des élus, chercheurs, syndicalistes et militants associatifs... Notez la date !
Les
notions de gratuité et de valeur d'usage sont de plus en plus
présentes dans nos débats, face au déchainement ultralibéral de
l'Union Européenne et d'un gouvernement à la botte des lobbies
économiques. L'eau est confiée à des multinationales privées, la
protection sociale à des assurances complémentaires, nos mécanismes
de solidarité et de répartition sont mis en miettes... L'accés de
tou-te-s à l'école, à l'hopital public, à une retraite décente,
ou encore à une énergie accessible est sérieusement menacé. Il
est intolérable qu'il faille à la fin du mois choisir entre se
nourrir, se chauffer ou se soigner. Alors, le combat pour la
gratuité, en politique, ça veut dire quoi ?
D'abord,
porter la notion de gratuité consiste à réaffirmer que les
services publics sont la garantie de l'égalité d'accès de tous à
ces droits fondamentaux.
Parce qu'ils sont le patrimoine de ceux qui n'en ont pas, ils doivent
être au coeur du combat politique de la gauche. Nous devons bâtir
de nouveaux outils de redistribution et poser la question des choix,
donc des priorités politiques. Car il ne s'agit pas d'affirmer de
manière démagogique que tout doit être gratuit : nous en savons le
coût pour la collectivité et nous ne considérons pas que tout soit
égal. Il faut donc également poser la question des usages.
Sur
la question de l'eau et de l'électricité, par exemple.
Est-il acceptable que le service de l'eau utilisée pour se nourrir
ou se doucher coute le même prix que celui utilisé pour arroser un
golf ? (...)