Voici le papier que j'ai rédigé pour le dernier Sarkophage.Ça
faisait un bout de temps que ça me démangeait. La rédaction de la fiche
"autoroutes" pour le programme partagé du Front de gauche m'avait mis
l'eau à la bouche, aiguillon qu'un article de JL Porquet dans le Canard
sur Vinci et Khimki a exacerbé... et voilà le résultat.
Je n'ai pas été déçue de mes recherches ! (et merci à mes complices ;)
Qu'est ce qui fait courir les autoroutes ?
Qu'est ce qui fait courir les
autoroutes ?
Le cas VINCI.
Il y a aujourd'hui quelques 8.600 km
d'autoroutes en France, soit l'équivalent de la distance de Paris à
Bogota ! Et le nouveau Schéma National des Infrastructures de
Transport (SNIT) prévoit d'en rajouter 879 km. Dans les réseaux
militants, on s'exaspère, on peste et on se désole. Car on est bien
loin, une fois de plus, des engagements du Grenelle en matière de
report de la route vers le rail1, de réduction de 20% des émissions
de CO2 dans les transports2, de préservation des espaces naturels et
d'aménagement du territoire, sans parler d'anticipation du pic
pétrolier... Alors qu'est ce qui fait courir les autoroutes ?
Le fric ! Les autoroutes en France sont
majoritairement gérées par trois groupes privés : Vinci, Eiffage
et l'espagnol Abertis. C'est le gouvernement de Villepin qui a conclu
l'opération de bradage en 2006, contre l'avis de la majorité des
Français3. Résultat, alors que les investissements de départ ont
été pris en charge par les contribuables, ce sont aujourd'hui les
multinationales qui ramassent la mise. Sans compter que plus de 95%
de leur chiffre d'affaires provient des péages, c'est à dire de nos
poches. Recettes estimées en 2007 : 7,4 milliards d'euros ! Résumons
: nous payons pour utiliser des autoroutes que nous avons contribué
à financer par nos impôts et dont les recettes alimentent les
profits des grandes entreprises. Bien joué.